CHRONIQUES ALBUMS

Si Nephren-Ka fait référence au Black Pharaon, adorateur de Nyarlathotep (et probablement avatar de celui-ci en ancienne Egypte - si vous n'avez aucune idée de ce que je peux raconter, foncez ouvrir votre meilleur best-of de Lovecraft), il sera question aujourd'hui de la famille Herbert et de la saga Dune, comme à l'accoutumée avec ce groupe.
On me susurre dans l'oreillette que leur nom de groupe est aussi une référence au premier album de NILE, et il est évident que leur musique comporte de nombreuses similitudes avec le groupe de brutal death américain.

Nephren-Ka, donc, a pour sujet de prédilection la saga de Dune, créée par Frank Herbert et poursuivie par son fils, Brian Herbert. N'étant pas un expert de cette saga (à mon grand regret), je me contenterai de dire que l'histoire contée au long de ces neuf titres se situe dans la préquelle à la saga originale, où une guerre pour l' « épice » (substance psychostimulante de l'univers de Dune) a lieu.
Fun fact du jour, Frank Herbert était un grand détracteur de la musique rock et surtout metal, et avait refusé à IRON MAIDEN d'utiliser une citation de Dune comme introduction de « To Tame A Land ».

L'artwork de Stan W. Decker est assez sombre, et est une réussite, il aurait pu sans problème être la couverture d'un roman et s'insère donc bien dans l'optique du groupe.
L'album a été mixé et masterisé au Vamacara Studio, studio notamment d'OTARGOS, qui livre une production léchée et très propre.

Concernant la musique à proprement parler, le groupe évolue dans du brutal death technique, sans concession rappelant NILE, ou HATE ETERNAL en moins linéaire.
Des titres comme « Plan To Master The Universe » ou « Proditoris Gloriosa Finis », avec leurs rythmes saccadés, partagés entre déferlement de violence et riffs accrocheurs, permettent à cet album de ne pas être que violence pure, malgré la double pédale omniprésente.
On appréciera sur « Proditoris Gloriosa Finis » ou « Idar Fen Adijica » le chant en français qui est une première pour le groupe, et qui est du plus bel effet.
« The Great Spice War », le titre éponyme, est sûrement le titre qui ressort particulièrement de l'album, avec ses riffs de guitare destructeurs, et des passages plus mid-tempo qui font penser à GOJIRA, d'autres passages faisant même penser à du death old school.
La dernière piste est une reprise de CANDLEMASS, et je dois avouer que les groupes brutaux qui reprennent des titres complètement à l'opposé, c'est mon petit péché mignon. Il n'y a qu'à écouter la reprise de « Powerslave » par ANAAL NATHRAKH, je trouve ça absolument génial. Ici même combat, la reprise est superbe et nous fait revisiter le morceau, à mille lieues de la version originale.

Bref, avachissez vous dans votre fauteuil, suivez un peu l'histoire qui vous est contée à travers le livret et profitez de quarante minutes de baffes dans la tronche pour découvrir un univers envoûtant.
En plus, ce sont des français, on ne peut que tomber sous le charme !