ABDUCTION Une Ombre Régit Les Ombres [ 2016 ] |
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CD Album Durée : 54.29 Style : Black Metal |
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Chronique : 23 octobre 2016 , réalisée par NegativeHate | ||||
C'est avec les pales d'un hélicoptère surveillant la manifestation d'en dessous de ma fenêtre comme bruit de fond que je commence cette critique. C'est un groupe à l'univers bien sombre et bien glauque qui nous propose son premier album. Après un silence musical de six ans depuis leur démo, ABDUCTION sort enfin son premier album le 28 octobre prochain. « Une Ombre Régit les Ombres » se compose de dix titres pour une durée d'écoute d'environ une heure, histoire de bien se fondre dans le Van Gogh de la couverture... « L'horloge » nous force à nous mettre à l'heure, et pendant que nous nous forçons à plonger dans ce sombre monde où chaque bruit, chaque vibration d'air se répercutant sur une parois encore non identifiée nous fait frissonner d'effroi. Une minute si forte qu'elle nous semble durer une éternité. Si l'on se croit d'abord libéré d'un poids à la fin de cette première incantation, il n'en est en fait rien. « Naphtalia » nous ramène à la réalité, ou plutôt au cauchemar. Cette fois-ci, l'éternité que durait la minute d'introduction nous paraît bien fugace. Le calme avant la tempête en somme. Ici, la tempête se manifeste par les rythmes clichés du Black ; blast beats, double pédale, et tremolo picking. Mais ce n'est pas tout. La particularité de la musique des Versaillais se situe dans leur capacité à créer et arranger les atmosphères. Car même si c'est bien du Black, on est loin des maîtres Nordiques. Voix claires découlant des temps où la musique chantée s'écrivait en neumes, technicité simple mais ô combien efficace à l'image d'un Impure Wilhelmina (« Submersible Words » par exemple), et une ambiance découlant du Black, certes shoegazé, d'Alcest. A ceci, rajoutons des transitions coupant net la musique à la manière des Canadiens de Gris... Comment ne pas tomber sous le charme de cette musique sombre mais si prenante ? Tout ceci ne serait rien sans la plume majestueuse des deux paroliers. On a affaire à des textes écrits avec moult références à la mort, la solitude, la douleur et aux ombres. Une pointe d'occultisme se manifeste aussi au travers de mots, d'expressions parfaitement choisies : nous ne sommes donc pas submergés par des tas d'incantations aux divins, au contraire nous comprenons le sens de ce qui est dit. La voix saturée, lointaine mais assez proche pour pouvoir entendre clairement ses râles aigus, donne aux syllabes une teinte noire d'effroi à la musique, insufflant au projet un côté torturé qui n'aurait pas pu exister sans elle. En guise de conclusion, voici « L'enlèvement d'Automne ». Conclusion parfaite, un peu plus calme, mais en aucun cas moins prenante... Encore une fois, les talents d'écriture et de composition des Versaillais sautent aux yeux. Le titre éponyme, pour n'en piocher qu'un, est une épopée, une aventure baignant dans la noirceur mais une noirceur qui se fait aimer grâce aux sonorités, aux mélodies. Ce titre est incontestablement le visage du disque, le titre sous lequel les autres compositions se retrouvent et forment cet album puissant, aux relents pestilentiels qui semblent être ici un parfum divin. |
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